Après une session formidablement féconde à l’Ina GRM, Kali Malone remet le couvert avec un album en formation trio, aux côtés de Stephen O’Malley et Lucy Railton. Le résultat, Does Spring Hide Its Joy, sonne comme trois heures de cours magistral en musique expérimentale.
Compositrice américaine, formée en Suède dans la section musique électroacoustique d’un conservatoire de Stockholm et désormais résidente française, l’organiste et claviériste Kali Malone joue à l’économie. Cela en fait une musicienne de l’austérité et de la décroissance, en adéquation parfaite avec la période extatique que nous vivons.
En toute logique, Kali Malone traîne et expérimente avec d’autres gens talentueux et à la trajectoire remarquable. Stephen O’Malley de Sunn O))) par exemple. C’est justement sur le label de SOMA, Ideologic Organ, que la jeune femme, pas encore trentenaire, publie son nouvel album, baptisé Does Spring Hide Its Joy.
Au menu, 3 heures de musique sensible, profonde, vibrante – et au final loin d’être contemplative -, riche de millions de textures architecturées et malaxées par Malone, O’Malley et la violoncelliste britannique Lucy Railton. Impossible de cacher sa joie, certes toute intérieure, à l’écoute d’un tel disque funambule.