Ses mains survolent littéralement les touches, les effleurant à peine, dans un mouvement furtif, et pourtant l’impact des marteaux est bel et bien là, générateur de transe extatique lorsque se déclenche sa fameuse « continuous music », théorisée et mise en pratique par le maître après quelques notes introductives, pour déclencher un magma étourdissant d’une profondeur plus grande encore que celle de la fosse des Mariannes.
Lubomyr Melnyk est Dieu, Dieu sur Terre, gloire à lui, gloire à son piano. Son instrument fétiche, un compagnon de vie qu’il appréhende comme une « personne », tel qu’il le déclare dans le discours d’introduction de son récital du 17 juin à Lyon, dans le cadre du festival Superspectives. On veut bien le croire, tant le dialogue entre eux est patent, sublime et, pour tout dire, unique en son genre.