Un batteur-chanteur à la dégaine post-adolescente, débordé par ses émotions, qui bastonne ses fûts comme une machine-outil et qui sonne comme un Joe Strummer 2022. Un claviériste velu et en chaleur, qui joue avec des moufles et qui fait le show pour dix. Un guitariste chétif masqué derrière ses cheveux rouge carmin et une armure de tatouages, qui aligne les riffs carrés en branleur appliqué. Un second guitariste mal dégrossi au poignet travaillé avec assiduité dans sa chambre de 7m². Un saxophoniste a priori insignifiant, qui joue de son instrument sans qu’on ait envie de buter la terre entière.
C’est tout cela Crack Cloud, en live, mais aussi tellement plus. Un groupe improbable d’outsiders du fin fond du Canada ayant digéré une à une leurs influences pour les dégueuler en live dans un gloubi-boulga jouissif joué à balles réelles. Une expérience bouleversante, chavirante et éruptive comme un bouton d’acnée, à vivre à tout prix en ce moment, sur les routes européennes, avant que le groupe n’envoie tout foutre en l’air après une putain de descente d’acides.